Egyptien > grammaire > nom > annexion - إضافة |
arabe |
L'annexion
est la juxtaposition de deux noms, le deuxième complétant le
premier.
kitâb
karîma - كِتاب كَريمة =
le livre de Karima
En faisant suivre un nom par un autre nom, on instaure une relation, le plus souvent de possession, entre les deux, le premier étant l’élément « possédé » (المضاف), le deuxième faisant référence au « possesseur » (المضاف اليه). Cela correspond à un complément de nom sans préposition.
Le
premier nom est considéré comme déterminé.
Il ne prend pas l'article.
Le
deuxième nom peut être
déterminé ou indéterminé.
kitâb
karîma gédîd - كِتاب كَريمة جديد =
le livre de Karima est neuf.
da
kitâb bent - دا كِتاب بِنْت = ceci est un livre de fille
/ le livre d'une fille.
yom
xamîs - يوم خميس = un jeudi >< yom el-xamîs - يوم
الخمي = (le) jeudi (déterminé)
Lorsque
le premier nom d'une annexion est modifié par une épithète, celle-ci
se
place après le deuxième nom, et prend l'article :
kitâb
karîma el-gedîd - كِتاب كَريمة الجديد =
le livre neuf de Karima.
Une
annexion peut juxtaposer plus de deux noms :
kitâb bénte 3ammi - كِتاب بِنْت عَمّي= le livre de la fille
de mon
oncle paternel = le livre de ma cousine.
Le
dernier nom peut être déterminé ou indéterminé. Tous ceux
qui le précèdent sont déterminés sans prendre l'article.
Quand
le premier élément est un nom féminin terminé en ـة – a, celui-ci se
prononce « et » :
koret
el-walad Soġayyara - كُرة الْوَلَد صغيّرة = le
ballon du garçon est petit.
koret
el-walad eS-Soġayyara - كُرة الْوَلَد الصُّغيّرةُ = le petit
ballon du garçon.
da
koret walad - دا كُرة وَلَد =
ceci est un ballon de garçon, d'enfant / le ballon d'un
garçon.
šowayya
> šowayyet rozz = un peu de riz / Hetta > Hettet laHma
= un morceau de viande / kobbâya > kobbâyet mayya = un verre
d'eau
/ 3elba > 3elbet sagâyer = un paquet de cigarettes / šerka
>
šerket en-nûr = la compagnie d'électricité / warša > waršet
en-naggâr l'atelier du menuisier
‘ôDa أُوضة
= pièce > ‘ôDet nôm
أُوضة
النوم = une
chambre à coucher / ‘oTT en-nôm
أُوضة
النوم = la chambre à coucher (« e » de la
terminaison élidé + assimilation D>T)
Ne pas confondre
3elbet
sagâyer - علبة سجاير= un paquet de cigarettes (annexion) ≠
3elba kartûn - علبة كرتون= une boîte en carton
Dans
le premier cas,
il s’agit bien d’un état d’annexion.
Le premier nom ne prend pas
d’article si on rend l’expression définie :
3elbet
es-sagâyer - علبة السجاير = le paquet de cigarettes.
makanet
xeyâTa / makanet el-xeyâTa = une machine à coudre / la machine (à
coudre) de la coututière
Dans
le deuxième cas, il s’agit juste d’une juxtaposition
pour
indiquer la
matière de la boîte. Le premier nom prend l’article si on rend
l’expression définie :
el-3elba
ek-kartûn - العلبة الكرتون= la boîte en carton
Si
un adjectif modifie l’un des noms, il est toujours placé à la fin de
l’annexion, quelque soit le nom qu’il modifie. Les différences de genre
éventuelles peuvent permettre de savoir à quel nom l’article se
rapporte en cas d’ambiguïté :
ša3r el-bent eT-Tawîl - شَعر البنت
الطويل = les cheveux longs de la fille >< ša3r el-bent eT-Tawîla
- شَعر البنت الطويلة = les cheveux de la grande fille.
Pour indiquer la possession, on utilise souvent le mot betâ3.
En attribut d'une phrase nominale, ce mot correspond à "appartient à"
Il s’accorde avec le nom précédent :
masculin: el-ketâb-da betâ3
'áHmad
الكتاب ده بتاع أحمد = Ce livre
appartient à Ahmed. / Ce livre est à Ahmed.
féminin: eš-šánTa-di betâ3et
'áHmad
الشنطة دي بتاعة أحمد = Ce sac
appartient à Ahmed. / Ce sac est à Ahmed.
pluriel: el-kótob-dol betû3
'áHmad
الكتب دول بتوع أحمد = Ces livres
appartiennent à Ahmed. / Ces livres sont à Ahmed.
Dans
un groupe nominal, il correspond à "de" / "qui appartient à"
eš-šamseyya
betâ3et karîma - الشَمْسية بتاعة كَريمة = le parapluie de
Karima
ek-kotob
betû3 karîma - الكُتُب بتوع كَريمة = les livres de
Karima
Avec
cette structure le nom avant بتاع – betâ3 prend l’article
pour être déterminé,
mais betâ3 ne prend pas l'article.
betâ3
peut être suivi du pronom
affixe.
Cela
permet d’indiquer la possession pour un nom doté d’une finale peu
commune : el-bálto betâ3i = mon manteau.
en-naDDaraat betû3ek meneen?
النضّارات بتوعِك منين؟ = Tes lunettes
viennent d'où ? (Où as-tu acheté tes lunettes ?)
Seule,
cette forme peut également traduire le pronom possessif :
da
btâ3i ده
بتاعي =
c'est
à moi, c’est le mien.
La négation se fait avec meš : da meš betâ3o
ده مش
بتاعه = ce n'est pas à lui, ce n'est pas le sien, ça ne lui appartient
pas.
betâ3 ![]() |
betâ3a ![]() |
betû3 ![]() |
|
à moi | betâ3i ![]() |
betá3ti ![]() |
betû3i ![]() |
à toi | betâ3ak ![]() |
betá3tak ![]() |
betû3ak ![]() |
betâ3ek ![]() |
betá3tek ![]() |
betû3ek ![]() |
|
à lui |
betâ3o(h) ![]() |
betá3to ![]() |
betû3o(h) ![]() |
à elle | betá3ha ![]() |
beta3étha ![]() |
betú3ha ![]() |
à nous | betá3na ![]() |
beta3étna ![]() |
betú3na ![]() |
à vous | betá3ko ![]() |
beta3étko ![]() |
betú3ko ![]() |
à eux | betá3hom ![]() |
beta3éthom ![]() |
betú3hom ![]() |
En général,
quand on veut qualifier par un adjectif
un nom en état d’annexion, on
utilise betâ3.
S’il
n’y a pas de différence de genre,
cela permet de lever l’ambiguïté qui
peut subsister en égyptien, en l’absence des cas de l’arabe classique :
ša3r
il-walad iT-Tawîl - شَعر الولد الطويل = les cheveux longs du garçon OU
les cheveux du grand garçon ?
L’ambiguïté
peut donc être levée par l’utilisation du mot بتاع – betâ3
iš-ša3r
betâ3 il-walad iT-Tawîl - الشَعر بتاع الولد الطويل = les
cheveux du grand garçon.
iš-ša3r
iT-Tawîl betâ3 il-walad - الشَعر الطويل بتاع الولد = les
cheveux longs du garçon.
On
peut ainsi ajouter des adjectifs aux deux éléments :
iš-ša3r
iT-Tawîl betâ3 il-walad iS-Suġayyar -الشَعر الطويل بتاع الولد
الصُغَيَّر = les cheveux longs du petit garçon.
betâ3 mîn
da ? = c’est à qui ça ? – da betâ3 nabîl = c’est à Nabil – da betâ3o
= c’est à lui
êh
el-betâ3 ? = c’est quoi ce truc ? – da ketâb = c’est un livre
betâ3
es-sagâyer = le vendeur de cigarettes. Betâ3 el-3enab = le vendeur de
raisin
er-râgel-da
btâ3 neswân = cet homme est un coureur de jupons